>Chronique // Wiz Khalifa – Rolling Papers

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Pour certains tout a commencé avec « Black & Yellow » hymne dédiée aux Steelers, équipe de foot Us de sa ville. Un titre assez « Pop & B » concocté par la machine à tube norvégienne, le duo Stargate dont on ne présente plus, Ne-yo, Rihanna, Keri Hilson ou encore Beyoncé peuvent en témoigner.
Pour d’autres la vague « Taylor » aura commencé bien avant, notamment avec la multitude de mixtapes que le gamin aura livré et qui sont d’ailleurs considérées pour certaines comme des albums à part entière. On citera Kush & Orange Juice, Flight School et How Fly pour les plus populaires.
Alors quand en 2011 tout le monde se met à écouter du Wiz Khalifa, il est clair qu’on a rarement vu une ascension aussi rapide !
Il fait la une de tous les magazines, il est invité dans tous les Talk-Show américains, tout le monde le veut en featuring, et il va même sortir un film avec Snoop Dogg intitulé High School.
Mais qu’on le veuille ou non, Wiz a su innové, que se soit dans ses chansons ou dans la façon de se promouvoir. Il a su s’adapter aux changements  de l’industrie notamment avec l’avènement du Web et des réseaux sociaux.
Il a compris l’impact que pouvait avoir les mixtape : C’est gratuit, c’est balancé sur le net, les blogs et les réseaux sociaux relaient et tout de suite ça va très vite. Comme se fut le cas avec Kush & Orange Juice qui a affolé Twitter et Google dès sa sortie.

Le gamin a aussi pigé qu’il n’allait pas devenir célèbre en restant dans son bled à Pittsburgh, pour réussir il faut être le plus prêt de son public. À titre indicatif, rien que l’année dernière il a donné plus d’une soixantaine de concerts, tous à guichets fermés et cela malgré la réticence des promoteurs : « Sur la dernière, j’ai donné 68 concerts, tous à guichets fermés. En Amérique, les concerts de rap étaient réputés dangereux, surtout dans les grandes salles. On ne voulait plus en programmer. J’ai dû prouver aux propriétaires que non seulement mon public était très mélangé, mais, qu’en plus, tout se passait bien» souligne-t-il.


Mais revenons-en à ce Rolling Papers.
Première remarque, les producteurs estampillés Taylor Gang ne sont pas de la partie, pas de Sledgren, ni de Cardo. Or c’est à eux que l’on doit une bonne partie des beats de Wiz, le succès fulgurant de Kush & Orange Juice c’est grâce à eux !
Choix artistique d’Atlantic Records ? Sûrement…


De même pour le cas de « Black & Yellow » comment Wiz à pu se retrouver avec des beatmaker R&B pour le premier single de son album ? Probablement un autre choix artistique d’Atlantic.
D’ailleurs « Roll Up » et « Wake Up » les autres production de Stargate sont plutôt correctes, on va même dire « sympa » mais ils reflètent de loin le vrai Wiz.

Par contre toute l’équipe ID Labs est là, Big Jerm, E. Dan et Josh Everette signent une bonne partie des beats. Il s’agit en fait de l’équipe qui a composé Deal Or No Deal, deuxième album en indé de Khalifa.
À commencer par « When I’m Gone » une bombe en guise d’introduction, le petites notes de piano ne peuvent laisser personne insensible.
ID Labs ont l’avantage, non seulement d’être talentueux mais d’être trois, donc d’avoir plusieurs styles différents. Chose qui ce se vérifier sur « Fly Solo » avec la guitare classique qui change tout.
Mais là ils font fort c’est sur « The Race », on reconnaît de suite les sonorités et l’esprit Deal Or No Deal.

On retiendra également la grosse surprise « Rooftops » en featuring avec son pote Curren$y produit par le jeune Bei Major, visiblement ce jeune à beaucoup de talent, il ira loin.
« No Sleep » aussi n’est pas à jeter, même si là pour le coup ça sent le single-radio à plein nez !
« Top Floor » est également à noter, original et entraînant, le titre joue parfaitement son rôle de coupure par rapport à l’ambiance Stargate et ID Labs.

En somme, Rolling Papers n’est pas un chef d’œuvre loin de là, mais il reste tout de même un album correcte et entraînant avec une alchimie plutôt réussie et bien aménagée.
On retiendra « The Race » et « Rooftops » comme le deux meilleures réalisations et qui reflètent à peu près le vrai Wiz, à savoir la fumette, planer, le succès etc…
Les Taylors de la première heure seront sûrement  déçu par la « popularisation » dans le sens musical du terme, mais bon c’est certainement le prix à payer pour sortir un album en major.