UNE CONVERSATION X FALLY IPUPA


Mon album est le meilleur album urbain que les gens ont jamais écouté


Pourquoi qualifier son projet ainsi quand on est un respecté artiste de rumba congolaise? Pourquoi vouloir abaisser les barrières et ne plus se limiter à un style musical et créer son propre son, le « tokooos » ?

Après vingt ans de carrière, Fally Ipupa est un artiste que l’on ne présente plus dans la communauté africaine ainsi que dans sa diaspora. À l’aube de ses quarante ans, l’artiste a parcouru les époques, les tendances musicales et il est resté fidèle à lui-même.
Connu du grand public grâce à Koffi Olomidé et son Quartier Latin. Fally a su se détacher du maître afin de faire ses preuves en solo en 2004 avec son album Droit chemin.

Plus d’une décennie plus tard il revient avec un quatrième album. Tokooos c’est un mot inventé par Fally lui-même pour définir ses chansons qui sont le résultat d’un savant mélange entre rumba congolaise et musique urbaine.

Pour ce projet il s’est accompagné de légendes vivantes (Booba et R.Kelly) mais aussi d’artistes de la nouvelle génération comme Wizkid, MHD, Keblack & Naza, la rappeuse Shay ou encore la chanteuse Aya Nakamura.

Selon lui ces artistes représentent l’Afrique; « A un moment donné il faut se mélanger pour faire plaisir au public ». Ces collaborations sont aussi un moyen de mettre en avant le patrimoine musical africain. Elles permettent ainsi à l’artiste  d’élargir son public.« La musique ne devrait pas avoir de langage, de barrière, de quotas. C’est dommage que certain artiste ne passe pas à la radio française car ça ne chante pas assez en français ou parce qu’il y a trop de guitare, trop de djembé. »

Mais le choix de ces collaborations est aussi le fruit de son amour pour la musique au sens large.


Je suis quelqu’un qui aime la musique tout simplement. L’album est très riche, il y a la guitare congolaise, il y a le lingala. Pour moi c’est le plus lingalisé des albums français.


Car oui dans cet album, on remarque une empreinte beaucoup plus urbaine que sur ces précédents projets ; « certes je suis l’un des pionniers de la musique rumba mais depuis mes débuts j’ai toujours fait de la musique urbaine ». Son souhait au départ était donc d’offrir à son public « un album très ouvert à l’international, puis un album de pure rumba congolaise ». Les sonorités congolaises sont encore présentes comme avec les belles balades comme Nidja avec R. Kelly ou sur le titre Jeudi Soir.

Fally conclut cet échange en insistant sur le fait que la musique africaine est le futur, qu’elle continuera à monter à coup sûr!

D.R