>Interview // J-Cole : L’avenir du Rap ?!

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J. Cole, le natif de Caroline du Nord, est en plein rêve  et ne compte pas ralentir maintenant.  Après avoir déménagé à NY pour évoluer, il a atteint l’or quand Jay Z a fait appel à lui pour sa nouvelle entreprise Roc Nation. Vu la hargne avec laquelle il a enchaîné les mixtapes sur le net, il est sûr qu’il va continuer sur sa lancée. Rencontre avec l’intéressé, quelques jours avant sa venue a Paris, le 21 janvier , ou il ferra la première partie du concert de Drake .
Quand t’ai-il venu l’idée de rapper?
C’est à l’âge de 12 ans que je me suis mis au rap. Mon cousin m’a initié en me montrant les bases et tout ce qui était rythmes et instru’. J’ai beaucoup été inspiré par Tupac, Caninus, Nas ou encore Outkast ! A l’âge de 15 ans, je me suis mis à composer, j’avais les textes mais pas le beat qui allait avec. Plus tard, ma mère m’a acheté une beat box et j’ai commencé à produire mes sons moi-même, je les mettais en ligne sur le site canibus-central.com sous le pseudonyme « The Rapist ».
Comment as-tu rencontré Jay-Z ?
Je travaillais pour un petit journal du Queens  et là, j’ai lu dans le journal que Jay-Z passerait. Alors, je suis directement  rentré chez moi, j’ai fait une petit démo avec les couplets, refrains avec mon pote E, et je me suis dit « si on campe devant son hôtel, on le verra, j’en suis sûr ». On est parti, on a attendu pendant deux heures, il s’est mis à pleuvoir. J’avais mon CD, que j’avais mis en dessous de mon T-Shirt, et là une voiture noir arrive au loin et je me suis dit « c’est lui ». Tu sais, je l’ai senti (rire). Puis, son garde du corps lui a ouvert la porte. Je lui ai dit « yo », j’ai tendu mon CD mais plus aucun mot ne sortait de ma bouche. Il m’a regardé du genre « mais qu’est-ce qu’il veut ». Mais c’est quelqu’un de cool et il a pris ma démo. Et maintenant, je suis ici.
Quelle est ta relation avec Jay-z ? 
Jay- Z et moi  avons une relation professionnelle, c’est-à-dire que moi je suis l’artiste de son label et lui c’est mon boss !
Quelles sont les personnes qui t’ont inspirées?
Celui qui m’inspire est sans aucun doute Jay-Z, non parce que il m’a fait signer dans son label Roc Nation, mais parce que quand il a voulu faire du rap, il l’a fait, et bien. Mais, il ne s’est pas arrêté là, il a investi son argent et a vu en dehors du rap ce qu’il pourrait en tirer. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui il est l’homme qu’il est. J’essaie de marcher sur ses traces tout en me frayant mon propre chemin.
Tu vis vraiment un conte de fée en ce moment. Comme cela a-t-il commencé ? Comment on t’a découvert pour la 1ère fois ?
Ca fait longtemps que je me cherche. Je suis parti de Caroline du Nord pour NY car c’est là où il faut être. Mais, j’ai mis du temps pour prendre mes marques. Et des années plus tard quelque part, Jay Z écoutait ma chanson. Dès qu’il l’a entendu, il s’est dit : « Yo, mais qui est ce gosse ? Est-ce qu’on peut organiser une rencontre ? ». Environ 2 mois après, je signais le contrat.
Tu as signé chez Roc Nation, un label avec un nouveau concept. Qu’est-ce que cela te fait d’être le représentant d’un nouveau « format » ?
C’est magnifique. C’est un signe du destin. Je n’aurai jamais penser avoir une telle opportunité  Je me suis toujours imaginé signer dans un label classique comme Def Jam. Mais, à voir l’ampleur que Roc Nation a prise, c’est un euphémisme de dire que c’est un label comme les autres. Le seul stress que j’ai à l’intérieur de moi est de faire du mieux que je peux.
Tu as vraiment un style particulier. D’où te viennent tes influences ?
Je marche par période : j’ai eu ma période Nas, puis 2 Pac. Je viens juste d’entrer dans ma phase « It Was Written » donc, je compte m’en servir pour  « aller plus loin ». Ce que j’aime c’est juste continuer d’apprendre. Je prête aussi attention aux nouveaux venus, pour me rendre compte de la compétition, voir ce qu’ils font mais les meilleurs, je les étudie particulièrement.
Ton talent pour l’écriture n’a pas encore été reconnu ces dernières années. Mais, les artistes comme toi effectuent en ce moment un véritable tour de force. Donne-moi ton avis sur l’état du Hip Hop.
Le Hip Hop d’aujourd’hui est sûrement plus excitant  à mes yeux qu’il ne l’a été auparavant car les gens ont faim. Les artistes ont envie d’en faire plus. On est arrivé à un point où les fans en redemandent. Ils cherchent quelqu’un à soutenir. Au final, quelque chose devait sortir de tout cela, quelque chose de bien.
Photo : Aymé Katendi
Remerciement à Pauline Duarte & Roc Nation.