À la fin du mois d’août 2017, une musicienne jamaïcaine de 17 ans, Koffee publie sur Instagram une vidéo d’elle-même en train de chanter. Accompagnée de sa guitare, elle y interprète «Legend»: un titre qu’elle a écrit pour rendre hommage à la célèbre vedette du pays, Usain Bolt. “Yuh nuh need no medal with a heart of gold, yuh stay humble inna yuh glory ». Peu de temps après, Bolt rediffuse la vidéo sur son propre compte, où elle est visionnée près de 300 000 fois.
Un an et demi plus tard, Mikayla Simpson, de son nom de scène Koffee (ou parfois Original Koffee), a été chaleureusement accueilli par plusieurs musiciens dont les plus célèbres de la planète et par une communauté de fans fidèles.Lors de l’édition 2018 du festival annuel de reggae Rebel Salute, l’artiste légendaire Cocoa Tea a introduit Koffee auprès d’un public enthousiaste un mois avant son 18eme anniversaire.
Aujourd’hui âgé de 19 ans, la jeune fille a déjà joué aux côtés d’icônes telles que Chronixx ou Protoje. Élevée dans le quartier Eltham View de Spanish Town, à environ une heure de Kingston, Koffee s’est d’abord inspirée des artistes que sa mère, pratiquante, invitait à jouer le dimanche. Les musiciens en rotation représentaient un mélange de diasporas et de leurs influences: des chanteurs américains de R&B et de Soul comme Aretha Franklin et Etta James, ainsi que des artistes de reggae classiques comme les grands noms jamaïcain Beres Hammond, Dennis Brown et bien sûr Bob Marley.
Koffee a appris à jouer de la guitare à l’âge de 12 ans. À 14 ans, elle tente d’écrire ses premiers textes. «J’écoutais Protoje et Chronixx. Leurs flows et leurs paroles étaient fascinants, et jeme suis dit: j’ai l’impression que je peux essayer», se souvient-elle en riant. La chanson « Rapture », est la chanson préférée de la chanteuse figurant sur son EP. La chanteuse se moque de ceux qui affirment que sa taille l’empêchera d’avoir un impact important.
Bien qu’elle écoute de nombreux artistes hip-hop américains, tels que 21 Savage et Travis Scott, Koffee reste fidèle à ses racines nationales et musicales.
Sur « Raggamuffin », la dernière piste de l’EP, Koffee plaide en faveur de sa longévité et de celle de son genre. « Raggamuffin reggae beat yeh Dancehall pan di street yeh ”, chante-t-elle.
Sa prestation est à la fois enthousiaste et inspirante, à l’image des paroles confiantes de la piste et de l’héritage plus large qu’elle évoque. La chanson tire son nom d’un sous-genre reggae, dont le nom est lui-même un mot récupéré que les colonisateurs britanniques utilisaient pour désigner les insulaires noirs. C’est cette même ingéniosité irrévérencieuse qui rend la musique de Koffee si excitante. Comme elle le dit si bien, «ma façon de livrer est strictement jamaïcaine»!
