MAITRE GIMS – SUBLIMINAL | ALBUM REVIEW

C’est ce lundi (20/05/13) que « Subliminal » est de sortie dans les bacs. Le premier album studio de Maitre Gims est considéré comme un des albums rap les plus attendus de l’année. Et alors que les rappeurs ont la mauvaise habitude de repousser la date de sortie de leur opus, Gims a songé, un moment, à avancer la sortie de « Subliminal ». Preuve que leader de la Sexion d’Assaut était impatient d’être jugé par son public, voir ce qu’il avait dans le ventre en solo. Cet album c’est aussi le premier projet solo d’un membre de la Sexion d’Assaut qui rafle tout sur son passage (L’Apogée certifié disque de Diamant avec plus 700 000 albums vendus).

Chanter ou rapper ? C’est peut-être l’interrogation qui trottait dans l’esprit de Gims en studio pendant la préparation de « Subliminal »Meuguiwarano a semble t-il opté pour la première option. Sur les 18 titres de l’album, 13 peuvent être considérés comme des morceaux chantés. Étonnant ? Oui et non. Le gout de Gims pour le chant n’est un secret pour personne, mais cet album solo était l’occasion pour lui de mettre en valeur sa polyvalence et donc de rapper également.

Maitre Gims a donc eu du mal à trouver  le juste milieu entre rap et chant. Ce qui nous donne un album en somme peu hétéroclite. On sent un rappeur obnubilé par le désir de faire des « potentiels tubes de l’été » (Bella, Pas touché, Ça marche) en oubliant l’hiver…

Pour les collaborations, hormis Pitbull, Gims n’a pas cherché bien loin (Black M & Jr O Crom, Dry, The Shin Sekai etc…) et c’est bien dommage.

Dans plusieurs titres (La chute, Où est ton arme, J’me Tire, Changer) de l’album, « Le Fléau » se livre, porte un regard pessimiste sur le monde, décrit ses envies de partir, fuir tout ce qu’il vit. On sent un rappeur parfois mélancolique, loin d’être en phase avec le milieu, les strass et les paillettes. Pour le reste, les prods sont de bonne qualité, le flow spécial Gims, les punchlines égotrip* sont au rendez-vous. Mais l’équilibre dans le style des morceaux fait cruellement défaut. Maitre Gims a peut-être voulu viser un public trop large, en oubliant les puristes du rap, qui ne peuvent pas se contenter de quelques couplets rappés sur un album de 18 titres.

« Le Monstre Marin » comme on le surnomme, a le talent, le potentiel pour faire mieux et c’est peut-être pour ça que la déception est grande…