Le 1er Octobre Dernier , Ne-Yo était de passage dans la capitale , il nous a accordé de son temps pour nous parler de son dernier album R.E.D (Realize Every Dream) . Pendant plus de 25 min le chanteur aux multiples récompense s’est confié à Da Vibe . Ne-Yo nous explique que chaque titre de son album raconte quelque chose que lui ou un de ses proches a vécu . Chaque Histoire de R.E.D est inspirée d’un fait Réel . Ce qui définit Ne-Yo aujourd’hui : C’est le mélange des genres au service de la bonne musique . Entretien …
Tout d’abord comment vas-tu? As-tu le temps de faire un break de temps en temps?
Ça va bien. Pas trop fatigué. Je vis ma vie de façon à ce que je sois « juste au-dessus de fatigué ». Et des breaks ? Non, pas vraiment non. Mon temps libre est du travail ; j’ai deux enfants en bas âge à la maison …
Parlons-maintenant de ton nouvel album. Quel était ton état d’esprit lorsque tu l’as enregistré ?
Le point central de cet album est simplement l’amour. Le nom de cet album est R.E.D. qui veut dire « Realizing Every Dream ». Je l’ai appelé ainsi car c’est une célébration du fait que tous mes rêves se sont réalisés depuis mes neufs ans jusqu’à aujourd’hui et tout cela grâce au pouvoir de la musique. La musique m’a permis de voyager dans le monde entier, la musique m’a permis de subvenir aux besoins de ma famille, de mes amis et de moi-même. Le pouvoir de la musique était aussi au centre de cet album. En ce qui concerne l’état d’esprit, je me suis vraiment focalisé sur mes fans en faisait l’album. C’est mon cinquième album. Ce n’est pas rien d’avoir cinq albums et d’avoir encore de la pertinence en tant qu’artiste et surtout dans cette industrie si capricieuse et changeante. Il fallait que je le fasse pour mes fans et quand je parle des fans je parle de tous les fans. Du total fan R&B qui est ici, jusqu’au total fan Pop et tout les autres qui sont entre les deux.
Dis-nous en un peu plus sur le processus de création.
C’était assez facile. Avec celui-là j’ai en fait dû retourner aux basics en quelques sortes et faire en sorte que la musique était parfaite. Pour mon album précédent j’ai mis tellement de temps, d’énergie et d’attention envers les visuels pour qu’ils soient bons et au final ça ne reflétaient pas forcément ce que je voulais. J’ai tellement travaillé là-dessus que je n’ai pas porté autant d’attention sur la musique comme je le fais d’habitude. J’ai eu le sentiment que l’album en a souffert. Alors pour le nouveau, j’ai eu besoin d’être sûr que je le faisais comme je le fais normalement et mettre la musique au centre de tout lors du processus. Et c’est ce que j’ai fait. J’ai pris les acolytes habituels, Stargate, le compositeur Shea Taylor et certains nouveaux noms. Il y a No I.D. qui est plutôt connu pour ses productions Hip Hop mais il est venu et a fait quelques trucs R&B pour moi et E-man, pour en citer quelques-uns. On voulait être certains et avons donc travaillé plusieurs fois sur la musique pour que ce soit aussi parfait que possible. Quand l’album sortira le 5 novembre prochain, j’espère que les gens le verront et respecteront le travail.
Tu as beaucoup de différents styles de musique sur tes titres. Comment as-tu évolué en tant qu’artiste ?
Mon évolution en tant qu’artiste est allée à être dans un genre vraiment spécifique à presque ne pas pouvoir me mettre dans un genre. Il n’y a pas de genre musical où le R’nB et la Pop existent ensemble. C’est un peu ma propre niche. On me l’attribue rarement, mais je suis un des premiers du mouvement à avoir amener le R’n’B dans le monde de la Pop et de la Dance Music. J’en porte le chapeau avec joie. Mon évolution a beaucoup à faire avec mes fans. Une chose que j’ai apprise au sujet des fans dans le monde de la musique est, qu’une fois qu’ils réalisent que tu fais une chose bien, ils veulent que tu y restes. Changer, faire quelque chose d’autre ou révéler un autre talent est un peu dangereux. Ils vont soit l’accepter ou pas du tout. J’ai pu aller de la dominance R&B que je faisais au monde de la Pop et de la Dance et c’est strictement mes fans qui me l’ont permis. Chapeau bas et bravo à eux d’avoir été assez courageux pour s’embarquer avec moi dans cette aventure.
Avais-tu peur au début que ce serait critiqué et que ça ne marcherait pas du tout ?
Oh oui !! Quand j’ai sorti Closer qui était ma première tentative dans ce monde musical, mes fans de base à fond dans le R&B et l’urbain ne savaient pas quoi faire de ce titre. J’ai entendu pendant longtemps : « Mais qu’est-ce qui se passe avec Ne-Yo ? C’est quoi cette daube ? ». Ça leur a pris du temps pour aller au-delà du fait que ce n’était pas une chanson R&B, de l’écouter et de réaliser que c’était une bonne chanson. Le changement est dangereux et ce n’est pas une chose facile. Mais une fois qu’ils l’acceptent, ils l’acceptent. Et maintenant je suis considéré dans ma propre voie. Peu d’artistes peuvent faire un titre avec Calvin Harris puis enchainer et en faire un avec Young Jeezy. Je suis fière de moi. Et je remercie les fans de me permettre de le faire.
Était-ce une évolution à laquelle tu avais pensé pendant longtemps ou est-ce venu d’un coup ?
Je le ressens comme une chose venue naturellement. Ce n’était vraiment pas planifié. Je décris toujours Closer comme une expérience scientifique qui a réussi. Quand j’ai terminé Closer, je n’avais honnêtement pas l’intention de la garder. J’ai fait cette chanson pour voir si je pouvais faire quelque chose en rapport avec la Dance et la Pop. Une fois terminée, je me suis dit « Ok cool, bon je pense qu’on va pouvoir la vendre à quelqu’un aux UK ou quelque chose comme ça. » Mais tout le monde me disait « Attends attends attends attends attends, tu devrais la garder ! » Mais je pensais que les gens n’allaient pas me comprendre avec ce titre. Je remercie Dieu que mon manager Tango, Stargate et d’autres personnes ont été assez insistantes et m’ont convaincu de le garder.
Venons maintenant à Lazy Love et surtout le clip qui est très sensuel et qui fait parler de lui. Pourquoi ce choix pour le clip ?
Je voulais faire deux choses avec le clip de Lazy Love. Je voulais en premier lieu, montrer à mes fans R’n’B que je ne les avais pas oublié. Lazy Love est pour moi une ballade typiquement et traditionnellement R’n’B. Je voulais qu’ils sachent que, même si j’ai trouvé une « maison » dans la Pop et la Dance que j’apprécie beaucoup, le R’n’B est mon essence, c’est ma base. Je viens de là et je ne l’abandonnerai jamais. Il fallait que cela soit su à 100%. Pour ce clip, je voulais d’abord que les gens me voient comme ils ne m’avaient jamais vu auparavant. On n’aura clairement jamais vu autant de mon corps (rires). Et deuxièmement, c’est le clip le plus sensuel que j’ai jamais fait et que je ferai jamais. On est allé vraiment loin avec celui-là. Mais ce clip parle simplement de ce dont parle la chanson. La chanson parle d’un amour qui est si fort que tu en deviens paresseux. Tu ne veux pas quitter les quatre coins de ton lit, les quatre murs de ta chambre. Tu es complètement amoureux ou à fond dans l’autre personne et c’est ce que je voulais montrer via le clip. Ce n’était pas juste une excuse pour se rouler dans un lit avec une femme sexy (sourires).
Entre tes propres projets et les projets des autres sur lesquels tu travailles (Rihanna, Mary J. Blige, Beyoncé, Justin Bieber, Monica, Alexandra Burke, Cheryl Cole…), où trouves-tu toute cette inspiration ?
J’ai appris de la manière dure que mon inspiration vient et viendra toujours des expériences de la vie. Les choses que je vis, celles que des personnes proches de moi vivent ; je prends de là lorsque j’écris. Ecrire à partir de fiction n’a jamais été mon point fort. Il me faut ressentir ou avoir entendu une histoire avec assez de détails pour que je puisse écrire la chanson. Je ne suis pas un de ces artistes qui peut s’asseoir et juste inventer une histoire et en faire une chanson. Ce genre de travail ne ressort jamais positivement avec moi. Ce qui ressort, ce qui touche les gens ; c’est ce qui est vrai. Mon inspiration est simplement la vie. Chaque jour je vis quelque chose qui pourrait devenir une chanson et que je n’ai pas vécu le jour d’avant.
Quelle est ta meilleure collaboration ?
Je ne sais pas elles étaient toutes plutôt cool. Je ne sais pas si je pourrai en mettre une devant une autre. Une de mes collaborations les plus excitantes vient en fait de se faire il n’y a pas longtemps. J’avais écrit une chanson pour Céline Dion mais je n’avais jamais fait une chanson avec elle, et je pensais que ça n’arriverait jamais. Mais en fait, je viens juste d’enregistrer un titre avec Céline Dion. Céline Dion featuring Ne-Yo qui était une des expériences les plus terrifiantes que j’ai jamais eu en studio. Je me suis dit « Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire sur un titre avec Céline Dion ??? ». J’ai écrit la chanson mais sa voix est « COMME CA » et la mienne est au mieux « comme ça » en comparaison avec la sienne. Je manquais un peu d’assurance mais elle m’a mis à l’aise et le résultat final était absolument incroyable.
Ta collaboration rêvée ?
Ma collaboration rêvée restera un rêve jusqu’à ce qu’on sache comment ramener les gens de l’au-delà. Ca aurait été Michael Jackson et moi, qu’il repose en paix.
Tu as une belle carrière et tu es un artiste de renom. Si tu pouvais recommencer et changer un élément, changerais-tu quelque chose ?
Non. Je pense que tout à raison d’être ; il n’y a pas de coïncidence ou d’accident. Je ne changerai même pas les choses négatives qui sont arrivées pendant toutes ces années. Si tu reviens en arrière pour changer quoi que ce soit et tu reviens, tu ne serais surement pas là à cet instant. Tout ce qui m’est arrivé, bon comme mauvais jusqu’à maintenant, a été une préparation pour ce moment précis. J’ai dû être lâché par le label de mon premier deal pour savoir qui j’étais et pour connaître certains aspects de ce business pour ensuite avoir mon deuxième deal qui me fait vivre actuellement. J’ai dû avoir le cœur brisé pour apprendre et comprendre à quoi doit ressembler le véritable amour et comment on doit le ressentir ; apprendre et comprendre comment l’interaction entre deux personnes doit se passer. J’ai dû passer par le négatif pour reconnaître le positif. Le soleil doit se coucher pour se lever de nouveau, c’est juste la réalité de la vie. Je ne changerais rien.
Quelle est ta vision de l’industrie de la musique d’aujourd’hui sachant que c’est dur pour un artiste ?
L’industrie de la musique actuellement est nulle, elle l’est. Il y a bien sûr de très bonnes choses dans l’industrie. Quand c’est bien, c’est vraiment bien mais quand c’est mauvais, c’est un enfer et épouvantable. Je n’aime pas la façon dont les maisons de disque traitent l’artiste. L’industrie de la musique a depuis le début fait en sorte que l’artiste reste redevable pour toujours et je ne pense pas que cela va changer. Je le prends et je l’accepte. Je trouve qu’il y a une trop grande importance sur l’image en ce qui concerne l’industrie de la musique, sur ce qui est vendeur et ce qui ne l’est pas. Beaucoup d’artistes talentueux ont été ignorés car pas assez commerciaux aux yeux de certains patrons. Je grimace en pensant à ce que serait devenu une Adèle si personne n’avait pris le risque. Adèle n’est pas la pop star, mince et blonde habituelle. Elle ne l’est pas mais quelqu’un s’est lancé parce que la musique était aussi bonne que ça et que sa voix était si incroyable. Et ça a marché ce qui montre que l’image, le côté commercial et toutes ces foutaises ne sont pas si importantes au final. Ce qui compte c’est le talent, la chanson, la musique et j’ai l’impression que les patrons des maisons de disques d’aujourd’hui n’y font pas vraiment attention comme ils le devraient. Ils signeront la fille qui est jolie dans une mini-jupe mais qui ne sait pas chanter si bien que ça, bien avant de signer celle qui est un peu forte mais qui chante avec une voix de dingue. Je ne trouve pas ça bien !
Quelle est la suite pour toi ?
Quelle est la suite pour Ne-Yo ? C’est une bonne question ! Ce que Dieu a planifié pour moi sera la suite. Cet album sort le 5 novembre, j’ai hâte et je suis terrifié en même temps. Mais c’est ça être un artiste. Etre un artiste veut dire avoir un peu de manque de confiance en soi. Mon gagne-pain est basé sur l’acceptation des autres ; c’est comme ça. Mais je suis arrivé à un point où je suis à l’aise avec moi-même, avec qui je suis et ce que je fais et encore plus à l’aise avec les gens qui adhèrent ou qui n’adhèrent pas. Je suis dans l’état d’esprit où je fais de la musique pour les personnes qui font attention à moi. S’ils n’y portent pas d’attention, alors ce n’était pas pour eux dès le départ. Je veux faire une tournée pour cet album, essayer de faire le tour du monde avec. J’ai d’autres projets en dehors de la musique que je veux absolument faire grandir et amener au niveau supérieur. Il y a des choses dans la télé, les films, l’animation, la mode, la boisson et d’autres choses de ce genre. J’ai également des artistes et des écrivains que j’ai pris sous mon aile. Je cherche à développer une marque. Je veux faire le plus que je peux tant que je peux. C’est ma devise depuis quelques temps.
