Dans la cadre de leur tournée européenne, le groupe légendaire Newyorkais EPMD (Erick Sermon & Parrish Smith Making Dollars) était à l’honneur dimanche dernier à L’Élysée Montmartre.
Da Vibe a eu la chance de rencontrer Erick Sermon et Parrish Smith deux grands bonshommes du HipHop.
La France, l’évolution du HipHop, le rap underground etc… Bon nombre de sujets qui les passionnent dont ils ont souhaité partager.
Votre dernière venue en France remonte à 2004, quel effet cela vous fait de revenir ici depuis ce temps ?
Erick Sermon : C’est vrai que ça fait longtemps.. Mais ça fait toujours du bien de revenir ici. Quand on est en tournée c’est toujours agréable de rencontrer et d’échanger avec des gens, et j’apprécie les gens d’ici.
Parrish Smith : On était obligé de revenir à Paris, parce que Paris c’est le vrai HipHop, on apprécie toujours venir jouer ici, alors il fallait remettre ça.
Comment avez-vous trouver le public de ce soir
Erick Sermon : Ils étaient chaud! On a toujours été bien accueilli ici. La France est une nation HipHop, ici la culture Break Dance est très développée ya beaucoup de rappeurs, beaucoup de B-Boy alors étant donné de ce large public qui apprécie le vrai HipHop, nous nous devons de revenir jouer ici, et ça fait vraiment plaisir de voir que le public français est toujours derrière nous, comme ce soir.
Connaissez-vous des rappeurs français ?
Erick Sermon : Le seul groupe dont j’ai le souvenir c’est IAM, on les avait rencontré une fois… Je crois qu’ils sont considéré un peu comme les EPMD français. En tout cas je peux vous dire que IAM c’est du vrai HipHop.
Lors du concert vous avez parlé de « Fast Food Rap » qu’entendez-vous par cela ?
Erick Sermon : « Fast Food Rap » c’est le fait que des artistes débarquent aujourd’hui et ne sont plus là le lendemain. C’est à dire que leur musique n’a pas de substance, c’est juste volatile. Nous on est là depuis plus de 20 ans, ça c’est de la substance et ce n’est pas à la porté de tout le monde. Et ça le « Fast Food Rap » ne peut pas le faire, ils n’ont pas la musique pour le faire, c’est pour cela que j’appel ce rap éphémère ainsi.
En tant qu’artistes Old School, en tant qu’EPMD que pensez-vous de l’évolution du HipHop ?
Erick Sermon : À un moment donnée il n y avait plus d’espoir, on était vraiment dans la mauvaise direction. Mais maintenant petit à petit les choses sont en train de prendre un bon tournant. Le rap indépendant fait son retour peu à peu face au « Fast Food Rap » et on voit pas mal de jeunes débarquer de l’underground, donc c’est vraiment bien pour le HipHop.
Parrish Smith : Je pense que les choses vont dans la bonne direction, comme l’a dit Erick il ya beaucoup de jeunes underground qui se produisent en indépendant, et c’est bien il faut continuer dans cette voix là.
Quels artistes considérez-vous comme indépendants aujourd’hui ?
Erick Sermon : Eh bien, je pense que beaucoup de ces artiste ne sont malheureusement pas très connus, c’est très difficile de concilier indépendance et succès. Mais il ya des gamins qui sont pas mal, comme Wiz Khalifa…
Tu penses que Wiz Khalifa c’est du vrai Rap ?
Erick Sermon : Je l’aime bien, j’aime son style et j’aime ce qu’il dégage. En fait ça me rappel vraiment l’underground. Ce n’est pas du mainstream comme les gens semblent le croire, ça vient du bas, de l’underground.
Oui mais maintenant les gens semblent le considéré comme Pop, Vibe Magazine le surnomme même comme « la nouvelle Pop »
Erick Sermon : Les gens ont tendance à oublier le boulot qu’il a accompli auparavant, le nombre de mixtapes qu’il a sorti avant. En réalité c’est un fumeur de joint, ce n’est pas un rappeur Pop, il fume des joints à longueur de temps… (rires)
Et le fait qu’il ait travailler avec Stargate des producteurs pop pour le titre « Black & Yellow »…
Erick Sermon : Oui mais malgré tout il reste underground, ce n’est pas comme s’il avait débarqué du jour au lendemain et que quelqu’un l’avait formaté et l’a mi là ou il est. Non, Il s’est construit petit à petit avec ses mixtapes. Maintenant, si la chanson est populaire tant mieux, il faut faire avec.
C’est comme Snoop Dogg, il est parfois considéré comme Pop, mais il ne fait pas des sons Pop. Doggystyle c’était chaud, c’est un classique cet album et comme il a finit numéro 1, certains le considère comme Pop.
Et toi Parrish, qu’en penses-tu ?
Parrish Smith : La même chose… (rires)
Et les Lil Wayne, Rick Ross, Cash Money… Les rappeurs avec les filles, les grosses voitures tout cela, ça vous parle ?
Ercik Sermon : Oui mais attend, Lil Wayne n’est pas nouveau, j’ai l’impression que tout le monde croit que Lil Wayne est nouveau dans le game, mais il est là depuis 1997! Les gens le voient comme nouveau, mais ce gars est là depuis qu’il est bébé. Et pour ça je dois le féliciter, il faut le dire « Putain mec t’es là depuis plus de 10 ans » et ça il faut le faire.
Votre denier album We Mean Business est sorti en 2008, quel sont vos projets, quel est votre prochain « Business » ?
Parrish Smith : On est en train de bosser sur notre nouvel album, on fait notre truc, ça va arriver tranquillement. On sait que le public EPDM sera toujours, donc voilà… Peace.