KILLASON « CHACUNE DES DISCIPLINES NOURRIT MA MUSIQUE »

Anthony Foudil

KillASon alias Marcus Dossavi Gourdot, a grandi à Poitiers avant de se faire remarquer en 2017, le flow du jeune homme impressionne, son anglais parfait détonne dans le paysage du rap français. KillASon maîtrise aussi parfaitement la danse Hip-hop, il réalise ses clips et a un goût certain pour la mode. Nous avons papôté avec lui à l’occasion de la sortie de son projet « WOLF TAPE ».

Peux-tu te présenter ? 

KillASon dit KillA, Rappeur et beatmaler sous le blaze MLM (Maki La Machete). Je suis un artiste sous la pleine lune.

Comment tout ça a démarré ? 

Ça a commencé très tôt. J’ai eu la chance d’écouter du rap extrêmement jeune. Dès la sortie de l’école du micro d’argent en 1997, des tracks comme « Dangerous » ou « Demain, c’est loin » étaient on repeat dans mes oreilles. Il y avait beaucoup de hip-hop anglophone et je m’y suis accroché plus particulièrement. C’était une évidence pour moi que j’allais faire du rap, en anglais.

Tu as grandi à Poitiers. Ça ressemblait à quoi ton enfance et ton adolescence là-bas ?

C’était bien. J’ai rencontré des vrais et des faux. 

Peux-tu nous raconter ton parcours ?

Je compose et écrit depuis bientôt 10 ans. Mon premier projet de 9 titres ‘The Rize’ est sorti en 2016. Grâce à ce projet on a tourné pendant 4 ans dans le monde entier c’était dingue. On a monté SUPANOVA en 2017 avec ma family, on fait du label services et de la compo. J’ai sorti 3 projets entre 2017 et 2019 et « WOLF TAPE » mon dernier opus a débarqué le 29 janvier dernier.

Tu danses, tu écris, tu composes de la musique… Comment te définirais-tu ? 

Je suis un artiste. Je ne mets aucune limite à mon univers créatif. Chacune des disciplines nourrit ma musique, qui est elle, ma plateforme principale d’expression. 

Parlons musique maintenant, te souviens-tu du premier morceau de rap qui t’as marqué ?

Il y en a trop. Je sais juste qu’en 1997 il y a eu des gros sons. Je ne me rappelle évidemment pas des détails car j’étais beaucoup trop jeune mais je sais qu’un track comme « Hypnotize » de NOTORIOUS BIG était déjà présent sur la sono. C’était sur une compil skyrock de l’époque. 

Ton projet « WOLF TAPE» vient de sortir, c’est une onde à l’invitation dans ton univers ? Comment est venue l’idée de sortir ce projet ?

C’est pas le premier. Mais c’est un renouveau. C’est le début de ma maturité artistique en fait. Ce projet je l’ai créé la nuit. Mis à part Polymath produit par Lorkestra, ce sont mes prods en tant que MLM qui y sont présentes. Pendant le 1er confinement il fallait que je me retrouve face à mon ordi jusqu’à ce que le ciel se réveille. Et au fur à mesure j’ai commencé à m’identifier au loup. J’ai toujours aimé cet animal. Et je comprends pourquoi maintenant. 

Il est comme l’artiste, la frontière entre la civilisation et le monde sauvage – qu’est l’art. Tout 2 sont parfois incompris. Il y a beaucoup de similitudes. En tout cas cette figure de loup m’a aidé à me rendre plus puissant. Avec mes gars on est comme une meute artistique. 

Quelle direction as-tu souhaité prendre ?

Une direction qui illustre ce qu’il se passe dans ma tête. C’est brut, sombre et bienveillant. Visuellement c’est sobre et léché.  C’est une introspection Nocturne.

Quel est ton processus de création d’un son, depuis les textes à la composition musicale ?

Je démarre souvent de la prod. C’est elle qui guide les mots choisis, le mood, le flow. C’est ma base.

Pour l’écriture, à qui demandes-tu conseil ?

À personne mis à part mon cœur et âme.

Quelle place tu laisses à ta sélection musicale de beats ? Il y a des teintes que l’on retrouve dans ce projet mais tu as bossé avec une équipe différente. Tu te laisses guider par ta direction ou tu cherches des choses plus précises ?

Je laisse mon instinct faire le travail. L’équipe n’a pas changé, la vision non plus. Le chemin pris s’est lui précisé et affiné. Je suis très ouvert à recevoir des prods de compositeurs/trices divers. Je veux partager.

Tu écoutes ta propre musique ?

Avant qu’elle ne sorte oui. À partir du moment où elle devient public j’ai du mal. C’est comme si elle ne m’appartenait plus. Elle est exposée. Elle doit faire sa vie. 

Est-ce qu’il y a un morceau qui te représente ? Que tu te sens bien en écoutant, sans raison particulière ?

C’est BASS. C’est vraiment épicentre musical. C’est ce son qui me résume le mieux.

Après la mixtape, c’est quoi la suite pour toi ?

Beaucoup de son. Pour moi mais aussi pour d’autres artistes qu’on développe via SUPANOV

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