VINCE STAPLES EST COMME UN POISSON DANS L’EAU AVEC BIG FISH THEORY

Il y a une dizaine de jours Vince Staples nous dévoilait la tracklist de son album Big Fish Theory. Aujourd’hui c’est le grand jour, l’album est enfin disponible. Vince Staples est loin du mec timide et a beaucoup à dire. Ce deuxième album se penche sur l’écosystème fragile du rap et sur la façon dont les rappeurs sont perçus et se perçoivent eux-mêmes. On obtient un rap-rave élégant qui fait l’objet d’une enquête sur la célébrité, et une critique sur la culture souvent toxique qu’elle engendre.

La force motrice de Big Fish Theory c’est le tempo; Staples exsude l’énergie, comparé au calme déconcertant qui a marqué ses titres antérieurs. Le projet est futuriste, non conventionnel, la rapidité est radicale et Vince Staples pose avec facilité ses versets. Et il n’est pas seul sur le projet puisque par exemple on peut entendre la regrettée Amy Winehouse dans les premières secondes d’Alyssa Interlude (via un extrait d’interview de 2006). La chanteuse a longtemps été une source d’inspiration pour Staples.

On retrouve également d’autres voix qui prouvent leur utilité puis disparaissent rapidement des sons. Damon Albarn chante pendant quelques secondes sur Crabs in a Bucket, ou encore A$AP Rocky, Juicy J sur Big Fish, Kendrick Lamar sur le très bon Yeah Right. Flume est également présent sur l’album, ainsi que pas mal d’autres. Staples est doué pour la musique, mais aussi pour bien s’entourer.

Les chansons du projet de fonctionnent pas de la même façon que les anciens titres de Vince Staples. Il a pour habitude d’écrire des aveux lourds détaillés, ici les chansons fonctionnent sur des versets de haute puissance. Son rap se veut plus flottant mais d’autant plus efficace et pointu. Big Fish Theory est un joyau de rap, pour danser ou pour chiller. Aussi innovant qu’il est accessible. Staples tient un très très gros poisson.