5 CHOSES QU’IL FAUT RETENIR DU NOUVEL ALBUM DE KANYE WEST : JESUS IS KING

#1. La messe est dite

Cette-fois Kanye n’a pas fait faux bon à ses disciples. Sur le chemin de la sagesse sur le projet avorté «Yandhi», puis pasteur incandescent avec ses désormais célèbres «Sunday Services», le génial rappeur a finalement dévoilé «Jesus Is King» après plusieurs reports et un dernier contre-temps vendredi, le jour de la sortie.

Amen, l’œuvre est finalement tombée en fin d’après-midi. Le point de départ de longs débats, interrogations, prises de positions. Quel prophète fait l’unanimité? Kanye n’échappe pas à la règle et sa dernière production se dessine déjà comme l’un des projets les plus controversé de l’année.

#2. Le sexe comme addiction

En filigrane, une question taraude les fans et amateurs de musique du monde entier. «Jesus Is King» est-il un nouveau chef d’œuvre ou un symbole de déliquescence? Chacun ira de son point de vue, mais son nouveau-né s’inscrit incontestablement dans le parcours d’un artiste profondément torturé par ses addictions.

Parmi elles, la dépendance au porno… «Mon père a eu un Playboy oublié à l’âge de cinq ans et cela a affecté presque tous les choix que j’ai faits pour le reste de ma vie», expliquait-il avant la sortie de l’album. À la lumière de cette confession, ce nouveau projet sonne comme un acte rédempteur…ou de simples incantations.

#3. De la cause Afro-Américaines à Donald Trump

Une transformation très américaine finalement, du «Dieu dollar» à «Dieu tout court». Reste que cette évolution se heurte à de sacrées contradictions. Que s’est-il passé entre le Kanye qui tombe sur Georges Bush après l’ouragan Katrina en s’improvisant défenseur de la cause noire et le soutien de Donald Trump qui porte une casquette «MAGA»? Croit-il véritablement qu’il faut en finir avec le 13e amendement de la Constitution américaine qui abolit l’esclavage?

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Lui même le réaffirme dans le morceau «On God» produit par Pierre Bourne. Sauf qu’une autre lecture laisse penser que cette prise de position est en réalité une attaque directe contre le système d’incarcération de masse, vu par Kanye et de nombreux rappeurs comme une autre manière d’asservir les Afro-Américains. Non, «Jesus Is King» n’est pas du rap chrétien au sens propre, mais les tâtonnements d’un artistes majeur de ces vingt dernières années en pleine quête de salut.

#4 La Théosophie d’une « Rockstar »

Cette religiosité accrue (mais, pas nouvelle, «Jesus Walk» est sortie en 2003) ne serait donc pas le dernier délire d’un génie mégalo qui s’est auto-baptisé «Louis Vuitton Don» puis «Yeezus» au cours de sa carrière. D’aucuns y verront une conversion loufoque de «rockstar». Mais une autre lecture permet de déceler le «post-capitalisme» d’un artiste trop plein sur tous les plans.

#5. Le pasteur «Malice» de retour

Le parti pris est évident. Récemment, l’artiste indiquait qu’il ne «fera plus de musique profane». Lors de la conception de «Jesus Is King», Kanye West a demandé à tous les participants non-mariés de se priver de sexe. Le choix des invités est à ce propos tout aussi révélateur. Prévue à l’origine, Nicki Minaj a finalement passé son tour «pour des divergences artistiques». Le titre «New Body» devait devenir un morceau de gospel, d’après Nicki.

Pusha T a lui joué le jeu en sortant de la retraite son frère No Malice pour une reformation du duo The Clipse. Les fans de hip-hop s’en souviennent, la deuxième moitié du groupe avait décidé d’arrêter le rap il y a une dizaine d’années… pour devenir pasteur.

#BONUS interview x Apple Music