BRUNO MARS ET KENDRICK LAMAR ROIS DES GRAMMYS 2018

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Bruno Mars a récolté trois des quatre trophées majeurs de la cérémonie des Grammy Awards à New York, coiffant sur le poteau le rappeur Kendrick Lamar. Couronné dans les catégories reines d’album de l’année pour «24K Magic», enregistrement de l’année pour le morceau-titre de l’album et chanson de l’année pour «That’s What I Like», le showman de 32 ans au style flamboyant est reparti avec six récompenses, record de la soirée.

En recevant le titre d’album de l’année, dernier prix de la cérémonie, Peter Hernandez, de son vrai nom, a remercié les autres artistes sélectionnés dans la catégorie dont Kendrick Lamar et Jay-Z. C’est un nouveau camouflet pour le hip-hop, qui n’a remporté que deux fois le prix d’album de l’année, la dernière fois il y a 15 ans. Pour Jay-Z, la soirée a tourné au cauchemar, avec aucune victoire malgré huit nominations. L’autre grand perdant de la soirée a été «Despacito»: nommé dans trois catégories, le hit de 2017 est reparti bredouille.

Kendrick Lamar est lui reparti avec cinq statuettes dorées en forme de gramophone. Il a aussi ouvert la retransmission télévisée avec une performance coup de poing, offrant à un public enthousiaste une interprétation de son titre «XXX».

 

Alors que l’industrie du disque avait semblé assez détachée des enjeux du moment, la cérémonie des Grammys a finalement fait feu de tout bois et multiplié les interventions politiques, reprenant la main à Hollywood, qui avait amorcé le mouvement.

De nombreux invités, de Lady Gaga à SZA, en passant par Cardi B, Khalid, ou Childish Gambino, étaient arrivés à la cérémonie en arborant des roses blanches en écho aux mouvements #MeToo et Time’s Up à Hollywood, à l’appel tardif d’un groupe de musiciennes. «À ceux qui voudraient essayer de nous faire taire, nous offrons deux mots: c’est fini.

« Fini les inégalités de rémunérations, la discrimination, le harcèlement sous toutes ses formes, et les abus de pouvoir », a déclaré la chanteuse et actrice Janelle Monae.

Immédiatement derrière, une autre chanteuse, Camila Cabello, a rendu hommage aux Dreamers, les bénéficiaires du programme Daca qui permet à des immigrés arrivés enfants clandestinement aux États-Unis de travailler et d’étudier légalement. Ce programme a été supprimé par le président Donald Trump.

Les chapitres politiques se sont multipliés, avec une prestation de U2 devant la Statue de la Liberté. Autre salve, le présentateur de la retransmission, James Corden, a fait lire à des chanteurs mais aussi Hillary Clinton des passages du livre polémique «Fire and Fury», qui brosse un tableau apocalyptique de la première année de l’administration Trump.