DIARY OF LORD ESPERANZA : « L’ALBUM EST PLUS SINCÈRE. AVANT J’ME CACHAIS DERRIÈRE LE PERSONNAGE DE LORD »

Alexandre Blondeau

A l’occasion de la sortie de son premier album Drapeau Blanc, Lord Esperanza nous fait voyager à travers ses souvenirs forgés au sein de son quartier, le 18eme arrondissement de Paris. A la croisée des rues et de ses aspirations, nous avons pris le temps de revenir avec lui sur ses expériences passées, ses envies et ses nouveaux projets. Rencontre avec celui qui est prêt à dresser très haut son étendard.

Aimant toute forme d’art, Lord Esperanza ne veut pas se contenter d’un statut de rappeur. Il aime écrire, lire, peindre ou encore le cinéma « Peut-être que le rap n’est qu’une porte d’entrée qui amènera sur d’autres trucs » . Le rappeur parisien nous a expliqué les origines de son nom de scène « Lord Esperanza ça vient de « Vendredi ou la vie sauvage » de Michel Tournier. Et vu qu’il y avait une dualité dans mon personnage entre egotrip, un peu contestataire engagé et un côté plus poétique plus romantique, je me suis dit qu’il fallait que je trouve un nom qui représente les deux facettes. »

Après avoir commencé à écrire des nouvelles, des poèmes et des clashs à l’adolescence, il se met sérieusement à la musique à 18 ans et décide alors de frapper à la porte du studio de Nasme, membre influent du rap underground qu’il respecte beaucoup « J’suis arrivé dans le studio j’ai dit j’ai 200 euros je voudrais enregistrer un 10 titres, forcément c’était compliqué » (rires). Il rencontre dans ce studio un ingénieur son, alors stagiaire à l’époque, Flavien. Les deux jeunes hommes sympathisent alors et enregistrent le premier EP de Lord chez l’ingé son. S’en suit une histoire d’amitié qui subsiste toujours aujourd’hui puisque Flavien manage les deux artistes signés sur le label de Lord Esperanza Paramour.

L’artiste du 18ème a été signé sur un label indépendant à 18 ans et estime qu’il a eu la chance d’avoir été très bien entouré à l’époque. Cependant il estime avoir franchi un cap dans l’expression de sa musique avec son imminent album « Drapeau Blanc », plus mature « Il y a 2-3 ans j’ai rencontré les bonnes personnes, avec qui je travaille toujours aujourd’hui et qui sont fondamentales dans mon développement artistique. On dit que pour le succès il faut du talent, de la chance et du travail mais je pense que le point primordial c’est l’entourage« . En échangeant dans les rues où il a grandi, on ressent chez Lord Esperanza une très grande reconnaissance envers les équipes qui travaillent pour lui. il accorde de l’importance aux juristes, managers ou encore attachés de presse, conscient qu’il n’est pas seul à porter son projet musical.

Le rappeur de 22 ans nous a parlé de son album et de sa vision de la musique. Il nous a donné son impression quant à son utilisation du chant et du rap  » Je trouve ça intéressant de pouvoir faire voyager l’auditeur à travers différents panels, différents paysages. Je kiffe autant rapper que chanter et au final dans mon premier album drapeau blanc, il y a vraiment les deux. Je ne pourrais jamais faire un choix ». Lord met aussi l’accent sur le rôle qu’ont eu les artistes qui l’ont accompagné pour concevoir Drapeau Blanc  » Les beatmakers, les producteurs on en parle pas assez mais c’est eux qui définissent la musique de demain » . Majeur-Mineur a composé la plupart des prods de « Drapeau Blanc ». Lord Esperanza, lui, a beaucoup écrit en tournée et estime avoir eu la chance de voyager pour découvrir d’autres vibes qui l’ont inspiré.

Malgré plusieurs projets sortis, dont « Polaroid » qui comprend 16 titres, Lord Esperanza considère que Drapeau Blanc sera son premier album. Il justifie cela par la maturité musicale qu’il ressent dans le projet et la sincérité qu’il a mis dans ses textes. « Dans l’album c’est la première fois que je me livre autant. Je parle plus de moi, c’est plus sincère en fait. Avant j’avais une carapace et j’me cachais derrière le personnage Lord » . Le rappeur parisien n’a pas hésité à aborder des thématiques bien plus personnelles que sur ses projets différents: rapport à ses parents, craintes , succès naissant, rapport aux réseaux sociaux, à la dictature du chiffre, du paraître, ou encore du temps.

Il s’apprête donc à livrer « Drapeau Blanc », un opus pour lequel il a gardé des titres de côtés depuis un certain temps. Le projet comportera 14 sons qu’on a hâte d’écouter tant Lord Esperanza a prouvé son potentiel depuis plusieurs années. L’artiste qui avoue sans hésitation préférer la scène au studio assurera une vingtaine de dates cet été, dont le festival de Dour en Belgique et celui de Sziget en Hongrie, un des plus gros festivals d’Europe.

Alexandre Blondeau

Interview : Assia El Kasmi

Article rédigé par Théo Cotté