On est parti à la rencontre de Jay Prince lors de son concert à La Boule Noir de Paris le 18 février dernier .
« Concernant ma musique, il s’agit d’aimer, d’apprécier mais avant tout de compréhension, de feeling. J’essaye de faire comprendre qui je suis premièrement» de sa voix grave et sereine, Jay prince prend le temps de disserter avec nous sur ses inspirations, ses aspirations et ses ambitions.
Jay Prince fait partie de cette nouvelle vague de jeunes londoniens : talentueuse et ambitieuse, qui ne cache plus son désir de propager sa force hors des contrées du Royaume-Uni:« les yeux sont de plus en plus rivés sur nous, c’est toujours bon de voir des gens extérieurs à Londres écouter et apprendre ce que l’on fait , yeah man, on arrive !» La capitale anglaise a beaucoup oeuvré dans son influence et son éducation musicale « j’aime beaucoup la grime d’east London ». Faire partie de cette génération, qui officie comme véritable étendard de l’identité musicale de londonienne est donc un veritable honneur pour Jay prince.
Sa plume, toujours subtile, trouve sa motivation un peu partout « je suis entouré de personnes extraordinaires qui m’inspirent beaucoup : mes amis , mon manager que vous voyez ici…» Ses textes sont riches et instructifs à certains égards, on y apprend la vie parfois dure des quartiers difficiles de Londres, le quotidien brumeux. Parfois intimiste, il aborde sa vie de famille et notamment sa mère qui reste pour lui une grande source d’inspiration
la famille arrive en premier à 100%, ma mère est une grande travailleuse, elle m’inspire beaucoup
La thématique du voyage occupe également une place importante dans ses morceaux « j’aime voir le monde,ma musique me fait voyager et ceci est un veritable accomplissement pour moi ».
Blotti au coin du sofa, c’est avec une certaine pédagogie qu’il nous explique sa vision des choses concernant les racines et les origines «Cela serait un rêve pour moi d’aller en Afrique, pas forcement pour y jouer, cela arrive au second plan. Premièrement pour aller voir, tu sais je viens du Congo et d’Angola, bien sur Londres c’est la maison , mais ce n’est pas d’où mes parents viennent, c’est important de voir d’où l’on vient, c’est une chose essentielle dans la vie »
Toutes ces thématiques créent chez lui certaines émotions qu’il essaye de retranscrire en musique tant dans le texte que dans les beats : « je produis mes sons: je joue de la guitare, de la basse et du piano », cette polyvalence favorise son processus de création « cela aide beaucoup de faire sa propre musique, c’est un avantage car tu fais les choses pour toi, mais d’autres rappeurs ne font pas leurs beats et font de très bonnes choses. C’est propre à chacun, moi j’aime faire ca »
D’ailleurs en terme de création, le Londonien a pour ambition, d’un jour, pouvoir toucher à d’autres vecteurs comme le cinéma ou la photographie « partout où je vais : quand je sors, quand je voyage, j’ai mon appareil avec moi. J’adore la photo, je m’entraine tous les jours pour développer mon oeil de photographe, il y aura un temps pour développer un projet autour de cela ».
On discerne rapidement son goût pour la photographie lorsqu’on se penche sur son compte instagram (@loungeinparis) : on y retrouve une certaine harmonie: angles, couleurs, perspectives et émotions : tout y est.
Il sait également s’épanouir en dehors de la pure création artistique : « j’adore le foot, j’aime beaucoup le PSG » évidemment en bon londonien il n’échappe pas à la densité footbalistique de ses terres « je suis fan d’Arsenal » et lorsqu’on lui demande s’il voit son équipe, en panne de trophée majeure depuis un certain temps, s’emparer de la première league cette saison : « je suis un véritable fan, chaque saison je crois qu’Arsenal peut remporter le championnat» Il semble que le don des pronostics ne semble pas encore faire partie de la palette du rappeur-producteur, on ne peut pas être bon partout…