LORD ESPERANZA EN TOUTE CONFESSION ! INTERVIEW

Lord Esperanza baigne depuis sa plus tendre enfance dans la musique et l’écriture, mais c’est seulement à l’adolescence qu’il combine les deux et qu’il se lance dans le rap. Aujourd’hui, à 21 ans, il n’en est plus à son coup d’essai et s’est déjà fait une belle place dans le paysage urbain.

S’étant fait connaître sur youtube, le jeune rappeur parisien enchaîne les projets en groupe et en solo. Le dernier en date, son album « Polaroïd », dévoile une large palette musicale : rap, salsa, techno, en passant par le blues, Lord Esperanza nous démontre qu’il a beaucoup à offrir et qu’il ne fait que commencer.

Je reviens sur ton nom “Lord Esperanza”, c’est un secret pour personne mais Esperanza vient de la réécriture de Robinson Crusoé “Vendredi ou la vie sauvage”. Pourquoi ce choix ? Ça a quelle signification pour toi “Esperanza” ?

Je crois que c’est assez drôle, je me suis rendu compte assez récemment que c’était un crossover culturel puisqu’il y a un mot anglais et un mot espagnol et ça je l’ai compris que très tard, je crois que quand j’étais jeune ça sonnait bien et ça n’allait pas plus loin, et également il y a un autre élément qui a joué, je pense que c’est inconscient aussi c’est de donner de l’espoir au gens. Je sais que ce n’est pas très original à l’explication du nom en lui même mais ça fait toujours plaisir quand je rencontre des personnes qui me disent que ce que je fais leur permet de croire en leurs rêves, il y a même des gens qui nous envoient des messages, enfin je dis nous parce c’est toute l’équipe, que grâce à nous ils avaient envie de quitter ce monde, de plus être des nôtres et que notre musique leur a permis ça. On comprend qu’on a un impact assez fort dans la vie des gens.

Ça vient d’où cette passion pour la musique ? Ça a commencé comment ? Moi, j’ai eu la chance de grandir dans un bassin culturel assez familial, et ensuite j’ai fait un peu de piano quand j’étais jeune, et surtout j’ai toujours lu et du coup ça s’est fait naturellement.

Tu es issue d’une famille de musiciens ?

Non pas directement, mais j’avais un oncle qui faisait de la musique, qui faisait du rap d’ailleurs, qui écrivait des textes, c’était assez drôle, c’est la première fois que je le dis en interview je crois. Et un père mélomane.

Je sais aussi que tu es très attaché à l’écriture, tu écrivais bien avant de commencer le rap…Tu continues d’écrire à coté ? Autre chose que du rap je veux dire. 

Oui c’est la vérité, j’en ai toujours eu besoin comme exhibitoire, et je pense qu’il y aura autres choses que la musique dans ma carrière, dans ma vie.

Du genre?

(hésitant) Je ne pourrais pas te dire encore mais d’autres formats d’écriture, ça c’est sur.

Dans quoi vas-tu puiser ton inspiration, quand tu écris et que tu réalises un projet ? 

Ecoute ça va te paraître également peu original, mais tout simplement dans ce que je vis, ce que je vois, ce que j’entends, ce que je sens. J’ai eu la chance d’aller en Inde, d’ailleurs j’en reviens, c’est un pays dans lequel tout est extrême, tu vois, tous les bruits, toutes les couleurs, les odeurs, tout est dédoublé, c’est littéralement un puits  d’inspiration sans fond, tu es confronté à des humais qui sont confrontés à des problématiques complément différentes de la tienne, et surtout de par le fait qu’ils soient à 1000km, et sinon les voyages m’inspirent beaucoup, c’est pour ça que j’essaie de voyager le maximum possible et sinon il y a aussi tout simplement le rapport à la culture. Les films, les autres chansons bien-sûr parce qu’on est des éponges, ma foi on a envie de se reproduire alors on se l’approprie pour en faire un scénario même si Picasso dit que les bons artistes copient et que les grands artistes volent.

J’ai pu voir le clip d’ »un cœur de pierre dans un corps vide”, qui est magnifique soyons francs, et qui est surtout une très grosse référence à Kubrick et à Eyes Wide Shut. Pourquoi ce choix de graviter autours de cet univers sombre ? 

Oui très glauque, je te l’accorde, je pense que comme tout être humain, on peut être partagé entre plusieurs sphères et en l’occurence, l’obscurité même si tu vois dans la vie j’essaie d’être dans la générosité.

On dit de toi que t’es un peu l’héritier de Nekfeu. T’en penses quoi ? 

Ecoute ça me va, ça sous entend que si je suis l’héritier de Nekfeu, c’est que les gens pensent, comment dirais-je, que je peux avoir la même carrière que lui. C’est quelqu’un qui m’a beaucoup inspiré, marcher sur ses pas, en tout cas sur ce qu’il a accompli, les victoires de la musique, ses disques de platines en autres. Après musicalement on fait des choses très différentes.  Au début c’était compliqué mais c’est plus les médias généraliste qui on fait la comparaison pour parler de moi. Tu vois un média comme Da Vibe ou autre ne diront jamais cela comparé aux inrocks ou le parisien. En France on aime étiqueter.

Un feat dont tu rêves ?

il y en a beaucoup, mais en vrai je dirais Stromae.

Pourquoi ?
Quand j’écoute ce gars, j’aimerai être juste capable de toucher les gens comme il le fait si bien, même à 10%, ça serait déjà une réussite, si j’arrivai à le faire. C’est un artiste complet et sensible. Je pense que quand tu es en studio avec lui, il y a une alchimie qui opère de suite.

Tes écoutes du moment ?

Eddy De Preto et Kendrick Lamar à fond.

C’est quoi la suite ? des projets déjà en cours ?

Il y a des projets qui arrive, dont un avec le groupe Nelick, et toujours pleins de morceaux.


Photos @pierrickbernard