ANDERSON .PAAK – AU DELÀ DES FRONTIÈRES

Anderson-Park-Malibu-Cover

Le nouvel enfant de la soul, dont nous vous annoncions le concert du 24/02/16, rempile pour une date supplémentaire à Paris, toujours à la Bellevilloise. Pas moins de 100 places ont déjà été vendu en seulement 10 minutes, rien d’étonnant pour un artiste qui ne cesse de progresser d’année en année.
Déjà bien connu dans le milieu underground du beat de Los Angeles, il se fait connaître du grand public en signant pas moins de 6 beats du dernier album de Dr.Dre, Compton.  Anderson .Paak qui vient de signer chez Aftermath, viendra défendre sur scène son deuxième album: Malibu, sur lequel on retrouve notamment: The Game, Schoolboy Q ou encore Kaytranada, de quoi laisser présager un véritable régal auditif.

andersonn signature

 » Dynamique et motivé, j’apprécie le travail en équipe » voilà des termes qui pourraient figurer sur la lettre de motivation d’Anderson .Paak. En effet, il est aussi à l’aise en solo qu’en duo avec le beatmaker Knxworries, avec qui il forme le groupe Nxworries depuis 2015. On détecte chez lui un certain goût pour l’esthétique. Les covers de ses albums ont souvent des visuels très léchés, Malibu, le dernier en date, ne déroge pas à la règle.

Ces clips sont colorés et dynamiques comme  Luh You  et parfois sobre et intelligemment scénarisé à l’image de Miss Right, son passé d’assistant vidéographe-monteur a du contribué à tout cela.  Il brasse des sujets divers à travers ses différents titres. Le chanteur est capable d’aborder des thématiques légères et frivoles mais également de plus sérieuses et conscientes comme dans Sadie, ou il contait l’histoire d’un homme qui deale pour subvenir aux besoins de sa famille.

Brandon Paak Anderson de son vrai nom, ne s’impose aucune limite et se réclame de multiples influences, autant bercé par la soul qu’écoutait sa mère que par le hip hop dont sa sœur raffolait

Entre passé et futur, Paak brouille les pistes, mêle des sonorités diverses pour engendrer un groove sensationnel comme dans son morceau Come down, issu de son dernier album .Un véritable crooneur qui mélange les genres, bouleverse les époques, impose et modifie un univers en un seul son. Funk, gospel, soul, blues, disco, hip hop et rock, rien ne lui résiste. Le mélange est dans son ADN au sens propre, lui qui est issu d’un métissage afro americain-coréen, il trouve sa singularité dans sa polyvalence.

Batterie et piano font partis de la palette de l’artiste qui tisse des liens partout, nous ramène nulle part, brise les codes et nous transporte ailleurs. Un parfait jeu d’équilibriste, celui qui se faisait appeler autrefois Breezy Lovejoy, oscille parfaitement entre inspirations et appropriations des genres. En 2014 il n’hésite pas à performer sur des intonations très trap avec le morceau Drugs

Un crooneur trappeur donc, un oxymore à lui seul. Effectivement à travers sa musique, Anderson Paak rend compatible ce qui paraît à l’évidence contradictoire.Un briseur d’évidence donc, qui brave les vents contraires pour créer son propre vivier, à coup de vivacité et de véracité, vacillant entre le voluptueux et le Very Trash.
Un bon vivant donc, virevoltant et bouleversant ce qui a été érigé en vérité générale. Anderson Paak est sans cesse dans la prouesse, il frôle le presque parfait à chacune de ses fresques. Chaque morceau est une fulgurance frénétique sans frein et pleine de fraîcheur.