CHRONIQUE : ROMEO ELVIS – CHOCOLAT SON PREMIER VÉRITABLE ALBUM

À la fois «Malade» et complètement «Normal». «Cette histoire me rend malade, malade, j’ai mal à la tête/Et j’aimerais casser la mienne pour un peu mieux me sentir», rap Roméo Elvis, sur le premier extrait de «Chocolat», tandis qu’il scande «J’veux être normal, normal, normal», sur le second extrait.

Deux ans après «Morale 2», conçu avec son acolyte le beatmaker Le Motel, et après avoir déplacé et fait partout sauter les foules, le rappeur belge dévoile son premier véritable album en solo. Même si celui-ci demeure le fruit d’un travail d’équipe, de son ingénieur du son OEL Record au producteur Vladimir Cauchemat, en passant par Eazy Dew. Sans oublier des invités aussi prestigieux qu’inattendus, comme M sur «Parano» et surtout Damon Albarn sur «Perdu».

Sur «Chocolat», le Bruxellois de 26 ans se dévoile énormément, s’aventure sur des terrains où on ne l’attendait pas, et ne s’interdit rien. Roméo Elvis évoque ses addictions passées («194», «Chocolat»), parle de ses déceptions sentimentales («Malade», «Parano» ou «Dis-moi»), rappe en flamand («Kuneditdoen») et rend hommage à un ami disparu sur « En silence».

 Straussphere

Si le pyromane n’est jamais loin («3 étoiles» ou «T’es bonne» sont déjà prêts à mettre le feu aux festivals), le grand Belge investit également le terrain historique et politique sur «La Belgique Afrique». Avec ses 19 pistes, «Chocolat» n’est pas toujours très digeste, mais se déguste par bonnes tranches.