Chanteur de R&B d’origine haïtienne, Joé Dwèt Filé se fait connaître par ses compositions pour Stony, Axel Tony et Vegedream. Également ingénieur du son, il se lance avec le groupe Lespada puis sous son propre nom. En 2018 sort le titre «#TPM », suivie de sa première mixtape solo #ESOLF (Et Si On Le Faisait). Il entame alors une série de concerts dans les pays francophones et propose en 2019 son projet A Deux.
Aujourd’hui, Joé Dwèt Filé revient avec son nouvel album “Calypso”. La pochette le montre avec un cœur arraché devant une mer déchaînée, une mer qui fait écho avec ses sentiments. En effet sur « Calypso » Joé s’ouvre, il parle d’amour, de souffrance, de regrets. Son public apprécie le projet depuis sa récente sortie et celui-ci reçoit les éloges de plusieurs médias urbains. L’enfant du 93 nous a donc donné rendez-vous chez lui à Montreuil. Rencontre avec celui qui est prêt à dresser très haut son étendard.
Quel a été le processus pour sortir Calypso ?
J’ai pris plus d’un 1 an a sortir le projet. Parmi les 70 titres que j’avais j’en ai choisi 20 pour faire parti de l’album. « Calypso » me tient beaucoup à cœur car c’est un album beaucoup plus mûr, plus travaillé. Je me suis vraiment inspiré de ma vie : ce sont des histoires vraies, j’ai aussi parlé du confinement de comment je l’ai vécu. En fait il est beaucoup plus profond. Je pense quand même avoir eu un coup de cœur sur ma première mixtape. Elle était moins réfléchie et je considère que les projets plus spontanés ont un charme différent.
Comment tu as procédé pour l’écriture ?
Avant j’écrivais avant la session studio mais maintenant je préfères écrire directement quand je suis dans la cabine. Lorsque la mélodie et les paroles vont avec je sais que c’est bon. Par contre j’écoute toujours le beat avant : déjà parce que je préfères avoir une vision de ce que je dois faire mais aussi parce que je fais mes propres prods. J’ai appris presque de manière autodidacte à faire des prods ! Je suis un enfant de l’église, j’ai grandi avec du gospel la musique a toujours été dans mes oreilles.
Ta pochette est très intrigante pourquoi avoir choisi un cœur arraché ?
Pour cette pochette je me suis inspiré de pirate des Caraïbes. Dans le film Davy Jones s’arrache le cœur pour plus ressentir. Pour moi c’est un super symbole, je ne veux plus ressentir. Je pense que la musique est pour moi une bonne façon de raconter cette peine. C’est facile pour moi en musique, par exemple je n’aurais jamais pu raconter cela devant un psychologue. La musique soigne mon cœur finalement.
Depuis ton dernier projet ta communauté a beaucoup grandi, en partie dû à ta proximité avec tes fans. Comment considères-tu l’impact des réseaux sociaux sur ta musique ?
De base je ne suis pas trop sur les réseaux sociaux mais j’ai compris que c’était important ça les gens aiment survivre ce qu’on fait et je comprends. Quand on aime la musique de quelqu’un on veut savoir à quelle est sa personnalité. Je pense pour ma part être vrai, je vous ai invité à Montreuil car je considère que c’est mon identité : je viens d’ici, j’ai grandi là. La célébrité et la notoriété je la vois pas tellement, c’est plus quand on m’annonce les stats que je comprends.
Je pense que les réseaux c’est important aujourd’hui même si parfois il peut y avoir beaucoup de haine mais c’est obligatoire. Quand il y a pas d’haters je suis même soûlé ça veut dire que j’ai pas poussé mon projet assez loin.
Comment devrait-on écouter l’album ?
Pour moi il n’y a pas vraiment d’ordre. Je pense qu’au moins une chanson parle à la personne qui va écouter. La chanson qui m’a le plus marqué c’est “A trop t’aimer”. Elle parle du fait de perdre ses principes et ses valeurs quand on aime trop quelqu’un.