MARC RUCHMANN – LE BEAT BOX EN PREMIÈRE LIGNE

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« Les priorités se définissent au moment ou les projets se bousculent. Dans l’absolu, tout est une priorité tant que ça me touche »
On a papoté rap, beat box et cinéma avec l’acteur Marc Ruchmann , récemment croisé dans la série de Netflix “Plan Coeur“ ou encore au cinéma dans le film “Loue Moi”. Il a sorti avant l’été son premier opus sous le nom de Markus.

Peux-tu te présenter ?

Marc Ruchmann, comédien, musicien et compositeur sous le pseudo Markus. J’ai débuté au théâtre à l’âge de 18 ans où j’ai fait mes armes ainsi que dans des courts métrages puis assez vite le cinéma est arrivé. Désormais j’oscille entre cinéma et séries. La réalisation m’a attiré et de cela est né 2 court métrage, produit et pré-acheté par France télévision, qui ont circulé en festival et dernièrement j’ai réalisé 2 clips pour mes 2 single,
« Futur Memories » à Paris et « Nuage » à Taroudant (Maroc).

Comment tout ça à démarrer ?

J’ai commencé ma carrière d’acteur par des conservatoires à Paris et par la suite j’ai joué au théâtre notamment avec Irina Brook. Le premier réalisateur qui m’a fait confiance est François Ozon dans son film 5×2. En tant que musicien, j’ai commencé par le rap. J’ai fait parti d’un groupe ( Vice 2 Procédure ) dans lequel j’écrivais mes propres textes et je faisais les prod… Cela fait toujours parti de moi …Vous n’êtes pas à l’abri de m’entendre rapper un jour ! Après ça je me suis mis au beat box. Suite à une rencontre marquante avec un violoncelliste, j’ai appris à travailler le beat box comme un instrument à part entière.Je l’ai travaillé comme un batteur sans savoir que ça deviendrait mon instrument. S’en est suivi une tournée de concerts dans les capitales européennes avec ce violoncelliste, cela marquera mon empreinte artistique. Il (Sig) est d’ailleurs présent sur les morceaux de mon dernier album. Aujourd’hui je compose pour d’autres artistes ou pour des musiques de film.

Tu as grandi aux Lilas. Ça ressemblait à quoi ton enfance et ton adolescence là bas ?

Alors je suis né au Lilas mais j’ai grandi à la fois à Charenton et dans le 77. Une enfance plutôt cool et une adolescence rythmée par le mouvement hip hop des années 90 où les maitres mots respect, métissage, et energie positive avaient un sens pour nous. J’ai quitté le circuit scolaire en seconde pour rentrer dans un conservatoire avec des petits boulots à coté pour gagner ma vie. J’ai bien plus appris sur le terrain qu’à l’école. Plus concret pour moi.

Peux-tu nous raconter ton parcours et ton ascension ?

Quand j’ai quitté le lycée je fréquentais les théâtres et les salles de cinéma. Je devais rattraper le retard que j’avais par rapport aux autres étudiants du conservatoire. J’allais au festival d’Avignon pour essayer de trouver le metteur en scène avec qui je pouvais me projeter. Il y avait une compagnie de Sarcelle qui mêlait les cultures urbaines et le théâtre. C’était exactement ce que je cherchais à ce moment là car je faisais les deux. L’année suivante je partais avec eux jouer au festival d’Avignon dans lequel je rappais les textes de l’auteur, Aziz Chouaki.

Peu de temps après, Irina Brook cherchait des acteurs pour mettre en scène Roméo et Juliette de façon moderne. J’ai passé 2 jours de stage avec d’autres acteurs. Elle m’avait demandé d’écrire un texte de rap sur ce thème. Lorsque j’ai été choisi pour le rôle de Tybalt, elle m’a proposé d’ouvrir le spectacle en rappant mon texte qui résumait l’histoire en trois actes, comme un prologue. Par la suite j’ai trouvé un agent, puis François Ozon… J’étais lancé.

Acteur c’est un métier que tu as toujours voulu faire ?

Ce métier s’est imposé à moi. Par la suite comme une évidence. La musique je l’ai vraiment décidé.

Tu joues la comédie, tu écris, tu composes de la musique… Comment te définirais-tu ?

Je me définis comme un passionné, un artisan qui continu d’apprendre, d’expérimenter afin de parvenir un jour à l’exactitude. Mais c’est le chemin qui m’intéresse plus que le résultat.

Websérie, cinéma, musicien… Est-ce que tu as défini des priorités ?

Les priorités se définissent au moment ou les projets se bousculent. Dans l’absolu, tout est une priorité tant que ça me touche.

Parlons musique maintenant, te souviens-tu du premier morceau de rap qui t’as marqué ?

Je pense que c’est les freestyle de Time Bomb en 96 sur Générations 88.2. J’étais au taquet sur ma chaine hifi prêt à enregistrer la radio pour garder ces freestyle. Mes cassettes étaient recherchées !! Je les ai toujours d’ailleurs.

Ton projet « Réminiscences » est inspiré par la peinture de Mark Rothko. comment est venu l’idée de sortir cet opus ?

Cet opus est le fruit de mes deux premiers disques en indépendant. La peinture de Rothko n’est pas l’inspiration du disque mais je la compare ( sans mettre à égalité nos travaux respectifs bien sur ! ) au fait que l’on peut se projeter dans ces tableaux comme dans mon album. Je tente de laisser le plus d’espace aux émotions de l’auditeur. Je ne cherche pas à guider son ressenti. C’est selon son chemin personnel, ses expériences que l’on construit son regard et son sentiment. L’abstrait te permet d’être face à soi.

Tu pourrais être le genre de musicien à chipoter sur le son d’un beat ?

Je chipote sur tout !! En même temps je viens de la musique improvisée et je privilégie l’énergie et l’impulsion du morceau même s’il n’est pas parfait.

Quelle est la différence entre Marc Ruchmann comédien et Markus l’artiste ?

Il n’y en a qu’une. L’un est interprète dans l’oeuvre d’un autre. L’autre est créateur de son oeuvre. Je n’ai encore jamais joué dans un film que j’ai écrit, en revanche j’ai déjà joué dans un groupe de musique pour lequel je n’étais qu’interprète.

C’est quoi la suite pour toi ?

Faire vivre mon album. D’autres tournages sont en cours mais je ne dis rien pour le moment. Cette année sera prolifique en tout cas !