NNEKA, MÈRE SUPRÊME

Idona Asamoah

Nneka est une artiste Nigérienne qui se démarque depuis les années 2010 par son style soul et ses paroles engagées. Son attachement pour son Nigéria natal, s’illustre dans sa musique et ses engagements personnels. Son album « Love suprême » sorti en février dernier, salué par la critique, apparaît comme un de ses projets le plus mûr et engagé.  Nneka nous a fait part de ses pensées et sa vision du monde dans une interview inédite.

Comment as- tu as commencé la musique ?

J’ai commencé il y a 20 ans, il n’y avait pas vraiment de plan, j’ai toujours eu une appétence pour la musique, ça a souvent été un moyen de m’exprimer et ça a juste évolué. J’ai continué avec mon manager au début j’ai commencé avec « Yo mama Records » un label indépendant, ensuite j’ai travaillé avec Sony Music et puis j’ai créé mon propre label « Bush queen records ». Maintenant je suis chez Universal Music.

Tu as étudié en Europe est ce que ça t’a aidé dans ta musique ?

Etudier en Europe est vraiment différent, par exemple tu peux trouver des ressources très facilement grâce à des livres, internet. C’était aussi intéressant de voir le nombre d’informations qu’il y a en Europe sur l’Afrique : toutes les données, les archives alors même qu’en Afrique il n’y a pas toute cette information. Notre histoire est contée de générations en générations mais elle n’est pas forcément écrite ou exposée dans les musées. Etudier à Berlin était vraiment intéressant j’ai pu voir pleins de gens qui avaient la même façon de penser qui voulait comprendre l’évolution de l’homme que ce soit au niveau de l’antiquité grecque, romaine. L’anthropologie m’a beaucoup ouvert l’esprit.

Est-ce que tu penses que l’histoire est importante dans la culture ?

Je pense que l’histoire est importante car elle influence nos façons de penser la langue, les traditions. C’est intéressant de pouvoir s’en rappeler et la garder. Par exemple au Nigeria en LV2 tu peux choisir une langue locale comme le igbo. Je pense que les gens ont besoin de se reconnecter après tant d’histoire et de drame.

Comment le mouvement panafricaniste a influencé ta musique ?

Je pense que c’est juste un mot, c’est vraiment comment chacun le perçoit. Beaucoup de personnes ont décidé de revenir ou de venir vivre en Afrique par rapport au mouvement mais je pense que ça reste une perspective personnelle. C’est vrai que le Nigéria est vraiment dans mon esprit à chaque projet que j’entreprends, je pense à mes souvenirs et je m’en inspire beaucoup. Je suis même actuellement au Nigéria pour l’interview !

La chanson « About Guilt » représente quoi pour toi ?

La chanson répond vraiment aux personnes qui se sentent coupable pour les choses qui leur sont arrivées même quand ils ont été victimes. Je pense que beaucoup de gens essaient de rendre les autres heureux en s’oubliant souvent en se sentant coupable notamment les personnes religieuses qui ont souvent cette culpabilité et je pense que ça va à l’encontre des religions de se sentir coupable pour quelque chose qui a été subi.