RIMKUS, ENTRE LA STREET ET LES ÉMOTIONS

Sykaani

Le rappeur originaire du 94 a sorti sa première mixtape « Boite Noire » le 11 mars dernier, qui est devenu un des projets les plus prometteurs de cette saison. Entre sa cité et son désir d’ascension, Rimkus se dévoile à travers son rap et ses textes. « Boite Noire » est son tout premier projet et il est déjà salué par la critique notamment grâce au soutien de nombreux artistes comme Lacrim ou encore Fianso. DA VIBE a eu l’occasion de l’interviewé pour nous parler plus amplement de ce projet.  

D’où vient ton nom d’artiste ?

Mon grand frère m’appelait comme quand j’étais petit, ensuite on m’a appelé comme ça dans mon quartier natal. J’ai grandi dans le 94 et j’y suis toujours là plupart du temps.

Dès le début tu commences avec « J’ai plu de cœur il est vidé ». Peux-tu nous expliquer cette phrase ?

Ça vient de toutes les trahisons que j’ai subi de mon entourage. J’ai plus d’amis pour moi, j’ai que des frères et ce n’est même pas par rapport à la musique même bien avant. Le monde de la musique est compliqué c’est plus difficile à gérer c’est sûr car je travaille encore sur mes projets.

Comment as-tu commencé la musique ?

C’est juste un kiff comme quand je fais un five avec mes potes, je joue à la play. J’ai eu envie de commencer sérieusement car j’ai envie de me faire entendre maintenant contrairement à avant. La d’où je viens, ce sont des quartiers HLM, j’ai envie de parler de ma réalité. Ce qui est bizarre c’est que le quartier c’est un aimant.

C’est nécessaire de sortir du quartier ?

Je pense que certains arrivent à vivre bien là-bas mais ce n’est pas une vie confortable. On est tous entassé dans des grandes tours, ils refont les façades, les volets histoire de, mais la situation ne fait que se dégrader. Ça serait un mensonge de dire que personne n’a envie de partir.

La rue est le pilier de ton projet. Qu’est ce que tu diras à toi plus jeune ?

Je pense que je n’aurais rien changé parce que c’est ce destin qui a fait mes principes et mes valeurs. Je ne regrette rien, je pense que le plus important c’est que ma famille soit fière de moi.  Je leur ai fait écouter quelques morceaux du projet et ils ont vraiment aimé c’est ça le plus important pour le moment.

Le son « Ti amo » est dédié à ta mère. Comment ça s’est passé ?

« Ti amo » est dédié à ma mère et j’aurais aimé lui dire encore plus que le morceau et ça a vraiment été une bonne thérapie. Son décès a été compliqué pour moi, j’ai dû être l’homme de la maison car mon père était coincé au bled. C’était pendant le confinement et je devais rester fort pour ma famille. Je n’ai pas encore eu le temps d’être triste pour son décès et pour moi ça a été une façon d’un peu me libérer de ce poids.

La sortie de ce projet veut dire quoi pour toi ?

Quand mon frère m’a convaincu de faire un projet, il en avait marre des sons que j’envoyais sur WhatsApp il voulait passer à l’étape supérieure, de là, on a repris un contact avec Believe Music et j’ai recommencé. Je n’étais pas forcément jeté dans l’inconnu, j’avais participé à de nombreux projets déjà mais dans l’ombre. Je préfère rester dans l’ombre, ne pas être exposé donc forcément je dois commencer à travailler dessus.

 Comment se sont faites les connexions dans le projet ?

Fianso, Lacrim je les connais depuis longtemps, on a des antécédents. Frenetik, Timal, Da Uzi ce sont des gens dont j’aime beaucoup le travail. Ce n’est pas anodin, je pense qu’avant tout c’est l’humain. Mon projet j’aimerais qu’on l’écoute le son à fond mais tout en prenant le temps.